Edwardaux mains d'argent n’est pas un garçon comme les autres. CrĂ©ation d’un savant illuminĂ© mort avant d'avoir pu achever son Ɠuvre, il a Letitre original est « Edward aux mains ciseaux ». Les mains d’argent peuvent Ă©voquer tout autre chose aux Ă©lĂšves, recueillir leurs hypothĂšses qui seront validĂ©es ou invalidĂ©es lors de la dĂ©couverte de l’affiche. L’affiche et la musique. Affiche composĂ©e en deux parties : les Ÿ de l’affiche montre un jeune couple, le reste Description Informations complĂ©mentaires. Edward aux mains d’argent a fait partie de la sĂ©lection CollĂšge 2016-2017 autour du thĂšme TIM BURTON : CINÉASTE AMÉRICAIN. Objet de toutes les curiositĂ©s lorsqu’il arrive dans la cash. Entre 1990 et 1994, Tim Burton rĂ©alise ce qui reste Ă  ce jour ses films les plus importants, les plus personnels Edward aux mains d’argent, Batman le dĂ©fi et Ed Wood. Si le second resplendit des funĂšbres et baroques lueurs d’un Gotham plus habitĂ© par son rĂ©alisateur en roue libre que par son super-hĂ©ros titre absent – Ă  tel point que cet excĂšs lui aliĂ©nera certains spectateurs –, Edward et Ed Wood se posent en double portrait du rĂ©alisateur. Edward, particuliĂšrement, reste un miracle d’équilibre gracile, de finesse narrative alliĂ©s Ă  l’imagination dĂ©bordante de Burton, qu’il est parvenu cette fois Ă  contenir, pour le meilleur. Si Edward est une date pour son rĂ©alisateur, c’est Ă©galement l’une des plus belles compositions de son musicien attitrĂ© de l’époque, Danny Elfman, mais aussi et surtout la seule apparition Ă  l’écran de l’acteur qui a fait de Burton ce qu’il est aujourd’hui Vincent Price. Un film loin d’ĂȘtre parfait, mais qui brandit haut et fier ses fragilitĂ©s, avec une humilitĂ© touchante qui Ă©chappa Ă  Burton par la vit dans son monde Ă  elle, un monde de petits bibelots de verre. – Tom, Ă  propos de sa sƓur, in La MĂ©nagerie de verre, Tennessee WilliamsLorsqu’il Ă©voque sa dĂ©couverte du cinĂ©ma et de sa vocation de cinĂ©aste, Tim Burton rappelle ses sĂ©ances de films d’épouvante bon marchĂ©, de sĂ©ries B issues des productions de la Hammer ou de Roger Corman, qui ont donnĂ© corps Ă  son imaginaire si personnel. Mais de son propre aveu, c’est l’acteur Vincent Price qui lui donnera l’envie de devenir cinĂ©aste. En 1982, dans son court mĂ©trage Vincent, Burton met en scĂšne un petit garçon au visage triangulaire, aux cheveux noirs hirsutes et fou, portĂ© sur l’introspection, Edgar Poe et le rĂšgne de l’imagination – et qui a pour principale fantaisie de se prendre pour Vincent Price. Au terme des cinq minutes du court mĂ©trage, Vincent s’effondre, comme le narrateur du Corbeau de Poe, et le doute n’est guĂšre permis sur le fait que le jeune garçon meure. Difficilement dĂ©fendu Ă  l’époque face Ă  ses producteurs de chez Disney, Vincent possĂšde la forme que dĂ©sirait lui donner Burton, et le poĂšme qui l’accompagne est lu par Vincent Price lui-mĂȘme. Le jeu de miroirs entre acteur et spectateur, auteur et personnage, qui est rappelĂ© et dĂ©veloppĂ© dans Edward est dĂ©jĂ  prĂ©sent, d’autant plus fortement que le mentor imaginaire Vincent Price celui rĂȘvĂ© par le Burton adolescent comme par le jeune Vincent est ici jeu de rĂŽles fantasmĂ©s devenant rĂ©el s’épanouit rĂ©ellement dans Edward aux mains d’argent. Edward est interprĂ©tĂ© par Johnny Depp, manifestement acteur fĂ©tiche de Burton depuis Edward, jusqu’à Ed Wood, Sweeney Todd, Les Noces funĂšbres, Sleepy Hollow ou encore Charlie et la chocolaterie. Dans chacun de ses rĂŽles, Depp voit sa ressemblance naturelle avec Burton accentuĂ©e, et Willy Wonka, Ichabod Crane ou Edward semblent autant de manifestations prĂ©cises de la façon dont se considĂšre le rĂ©alisateur. Edward est créé ex nihilo par son pĂšre », inventeur de gĂ©nie dont on n’entendra pratiquement jamais la voix, et interprĂ©tĂ© par Vincent Price. Et s’il est créé par Price, il n’est pas fini », ne pouvant pas toucher le monde autrement qu’au moyen de mains dont les doigts sont autant de ciseaux. La mĂ©taphore de Burton est ici transparente tourmentĂ© par un monde intĂ©rieur qu’il expose rĂ©ellement pour la premiĂšre fois au monde, Burton-Edward ne sait pas vraiment comment tendre la main Ă  ses contemporains sans les effrayer, sans les blesser pour autant. L’inventeur, quant Ă  lui, meurt avant d’avoir pu parfaire son invention. On imagine sans peine combien la coĂŻncidence a dĂ» toucher Tim Burton, lorsque Vincent Price s’éteint alors qu’Edward est en post-production Burton a filmĂ© son acteur-mentor dans une scĂšne oĂč il meurt, peu avant la mort rĂ©elle de celui-ci, et sans que celui-ci ait jamais pu voir la scĂšne. Il importe d’ailleurs de rapprocher cette anecdote de celle liant Ed Wood Ă  Bela Lugosi, et Ă  l’utilisation qu’en fait Burton dans Ed l’homme aux rĂŽles de savants fous les plus outrĂ©s – il n’y a qu’à revoir les remarquables L’Homme au masque de cire, L’Abominable Dr Phibes ou Théùtre de sang pour s’en convaincre – poursuit ici son rĂŽle de scientifique hors du monde, refusant la norme et ses contingences – mais probablement pour la seule fois dans sa carriĂšre, son personnage est un savant certes fou, mais dĂ©licat, rĂȘveur et apaisĂ©. Peut-on extrapoler, et considĂ©rer qu’il en va de la relation entre Burton et Price comme entre Wood et Lugosi? Dans Ed Wood, le rĂ©alisateur incarnĂ© par Johnny Depp ne cesse jamais de vouloir amener Ă  l’écran un Bela Lugosi vieillissant et accro Ă  la drogue dure. La derniĂšre apparition de Lugosi sera insĂ©rĂ©e dans le prologue de Plan 9 from Outer Space, mais Ed Wood montre le rĂ©alisateur tentant de diriger son acteur dans un Ă©niĂšme rĂŽle de savant fou grandiloquent. ÉpuisĂ©, et au bord de la mort, Lugosi lui suggĂšre plutĂŽt une composition plus calme et mĂ©lancolique. Si la mĂȘme sollicitude est certainement prĂ©sente dans la façon dont Burton a dirigĂ© Vincent Price dans Edward aux mains d’argent, c’est aussi et surtout parce que le rĂ©alisateur a sorti le personnage de l’inventeur de son univers propre, un univers dont Edward est probablement l’expression la plus intĂšgre Ă  l’ encore que dans son baroque Beetlejuice, Burton identifie clairement l’ennemi dans Edward c’est la norme. Non que le propos soit profondĂ©ment sociologique – mĂȘme si les angoisses de Burton dans ce film valent bien celles de David Lynch dans Blue Velvet – mais Burton semble avoir horreur de tout ce qui touche au nivellement de l’originalitĂ©. Dans Edward, la norme s’exprime avant dans le portrait d’une bourgeoisie de banlieue trĂšs typiques d’annĂ©es 1950 issues d’une American way of life fantasmĂ©e maisons clonĂ©es, rangĂ©es, aux couleurs pastels pour ne pas choquer l’Ɠil, entourĂ©es de jardins que l’on tond tous les jours et de voitures rutilantes briquĂ©es; voitures qui partent au travail dans un mĂȘme mouvement, Ă  la mĂȘme heure; trottoirs et chemins que l’on emprunte qu’à angles droits; personnages correspondant prĂ©cisĂ©ment Ă  un archĂ©type, sans nuance
 Évidemment, Burton force le trait, Ă  dessein. Il met en scĂšne sa banlieue avec un burlesque froid, glaçant, en confrontant son hĂ©ros faussement naĂŻf aux absurditĂ©s matĂ©rialistes d’une norme qui lui fait peur. Car Burton, manifestement, ne juge pas, ni ne dĂ©nigre, ceux qu’il dĂ©signe comme ses cibles il en a bel et bien peur. La conception de la vie qui place l’achat d’un 4×4, le fait de dormir sur un waterbed, le barbecue et les ragots comme seules interactions sociales, au cƓur d’un idĂ©al de vie, terrifie un Burton qui, Ă  l’image des Ă©tranges anti-hĂ©ros qui peuplent son recueil de poĂšmes La Triste Fin du petit enfant huĂźtre, semble devoir se faner au simple contact de ce monde bien rangĂ©.On ne peut pas gagner sa vie avec des cookies», lance, pĂ©remptoire, le pĂšre de Kim, dont la famille accueille Edward, lorsqu’il apprend que celui-ci ne se fait pas payer pour ses divers travaux. Et Burton de rĂ©pondre, insolemment si, on peut. Et les cookies sont certainement plus que ce que croient les gens normaux». Burton veille Ă  casser les codes de la norme visuelle ses premiers plans, dans le chĂąteau de l’inventeur, rappellent intensĂ©ment l’esthĂ©tique de l’expressionnisme allemand, son titre mĂȘme est Ă©crit en lettres outrĂ©es, penchĂ©es, le nom de Johnny Depp dans le gĂ©nĂ©rique est associĂ© Ă  une sculpture torturĂ©e. Cette outrance vient avant tout de la fidĂ©litĂ© de Burton Ă  un autre genre narratif le conte de fĂ©e – Ă©cole Grimm ou Oscar Wilde, c’est au choix. Un monde des contes oĂč la beautĂ© gracile du merveilleux cĂŽtoie le sombre, le cachĂ©, l’inquiĂ©tant. Et tel l’un de ces rĂ©cits, Edward aux mains d’argent n’hĂ©site aucunement Ă  user de ses artifices narratifs pour susciter l’émerveillement. Ainsi, un spectateur pointilleux ne saurait ĂȘtre dupe des effets de mise en scĂšne qui entourent Edward en pleine crĂ©ation, tant ils semblent aujourd’hui Ă  la fois visibles et naĂŻfs. Burton, ainsi, filme Edward Ă  l’ouvrage selon une structure en trois plans vue d’ensemble, avec Edward qui s’intĂ©resse Ă  un buisson, commençant Ă  le tailler; vue subjective » du buisson en question avec force projections de branches et feuilles coupĂ©es; puis Edward, de nouveau en plan large, prĂšs d’une merveilleuse crĂ©ation. Le procĂ©dĂ© est aisĂ©, mais peu importe Ă  Burton l’essentiel dans son conte est que l’outrance visuelle du merveilleux perdure. Et qui se permettra de remettre en cause la manche Ă  air projetant les flocons de glace lorsqu’il s’agira de se laisser emporter par l’émerveillement de la danse de Kim sous la neige?De la mĂȘme façon, l’apparence outrĂ©e d’Edward – il est ceint dans une combinaison de cuir noir aux boucles d’argent, avec un visage Ă  la pĂąleur mortelle, entourĂ© de cheveux longs et hirsutes – rĂ©pond avant tout Ă  l’oppressante normalitĂ© de son entourage on note d’ailleurs la rĂ©currence des Je connais un mĂ©decin qui pourrait vous aider» sur le chemin d’Edward, qui le pose dĂ©finitivement comme un a-normal. L’oppression est d’autant plus prĂ©sente que Burton filme en filigrane une menace sourde et qui ne dit pas son nom. Ainsi, bien vite, l’apparente harmonie de façade qui est celle de la banlieue oĂč se situe l’action se fissure tandis qu’Edward passe du statut de curiositĂ© – et donc reste passif – Ă  celui d’individu. DĂšs que celui qui est vu comme un amusant jouet par ses contemporains se pique de faire entendre sa voix, ses rĂȘves, ses dĂ©sirs, une chasse aux sorciĂšres fanatique et mensongĂšre prend forme Ă  son encontre. Burton filme cette dĂ©gĂ©nĂ©rescence comme une Ă©volution normale, atavique, du groupe social qu’il dĂ©peint, et ce faisant, il situe Edward aux mains d’argent dans la grande tradition fantastique. Depuis Le Garçon aux cheveux verts jusqu’à Frankenstein, le cinĂ©ma fantastique, par essence, ne s’est vĂ©ritablement articulĂ© qu’autour d’une seule thĂ©matique le rapport Ă  l’autre dans son en cela que le fantastique est un genre essentiellement subversif, puisque le miroir dĂ©formant qu’il tend Ă  son spectateur est avant tout prĂ©sent pour rappeler la multiplicitĂ© des formes morales et/ou physiques de l’ĂȘtre humain. Et de ce fait, le vĂ©ritable antagoniste dans le genre fantastique est totalement assimilable Ă  l’intolĂ©rance, et Ă  ceux qui la brandissent en Ă©tendard. Une fois cet axiome de genre posĂ©, tout le reste n’est que colifichets. Pour Burton, Edward est un ĂȘtre Ă  l’état de nature, tel que l’entendait Rousseau; mais contrairement Ă  l’écrivain, Burton souligne l’importance de s’ĂȘtre abstrait de toute forme d’influence de civilisation pour naĂźtre rĂ©ellement Ă  cet Ă©tat de nature. Edward n’est pas humain lorsque son pĂšre » veut lui apporter sa touche finale, ses mains, elles, se rĂ©vĂšlent ĂȘtre des morceaux artificiels. AprĂšs tout, tel que le montre une de ses rĂ©miniscence, Edward a commencĂ© en tant que robot mĂ©tallique, auquel son inventeur a voulu greffer un cƓur il importe d’ailleurs de noter que cette rĂ©miniscence ne peut ĂȘtre vĂ©cue que parce qu’Edward Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sent Ă  ce moment. Le robot rudimentaire, prĂ©posĂ© au dĂ©coupage de la salade sur une chaĂźne d’usine, serait donc dĂ©jĂ  conscient de son existence, et la structure sur laquelle Edward sera modelĂ©.Cet Ă©tat de nature s’abstrait Ă©galement, chez Burton, de la pudibonderie morale de façade de la culture chrĂ©tienne que l’on devine structurer la vie de la paisible banlieue oĂč se dĂ©roule l’action ainsi, Edward commettra un meurtre, qui ne le dĂ©prĂ©ciera en rien aux yeux de Kim, ni de Burton, ni finalement du spectateur. Burton construit Edward comme une figure de l’innocence pure, avec ce qu’elle peut signifier de sinistre, de sombre et de violent – mais ce qui importe ici est l’intĂ©gritĂ© de son personnage. Edward est un innocent rĂ©el, sur lequel glissent finalement toutes les tentatives de le civiliser – parce que la civilisation est un compromis. À la fin du conte, le temps emporte tout et tous, ennemis comme aimĂ©s d’Edward, exceptĂ© Edward lui-mĂȘme. L’innocent reste, prisonnier volontaire de son chĂąteau-paradigme, du haut duquel il peut observer le monde humain grĂące Ă  un Ă©norme trou dans le toit, dont on ne saura jamais comment ce trou s’est créé, ni mĂȘme si Edward lui-mĂȘme s’est créé ce point de vue. Edward est une figure divinisĂ©e, inaccessible, intervenant sur le monde des hommes et sur le cƓur de certains d’entre eux, mais dont l’innocente sagesse sait qu’il ne pourra interagir avec eux que par l’entremise de l’ Edward, tel l’artiste, de recrĂ©er Ă  la fois dans une glace-miroir et dans les branches des arbres, matiĂšres Ă©phĂ©mĂšres et soumises aux hasards climatiques, les silhouettes imaginĂ©es des compagnons parfaits que seuls il peut supporter. Burton, avec Edward aux mains d’argent, livre finalement un constat intense et pessimiste de la crĂ©ation artistique l’art comme l’artiste sont un monde intĂ©rieur, qui se doit d’ĂȘtre au delĂ  de la morale et de la norme. Ce devoir d’intĂ©gritĂ© place perpĂ©tuellement le monde hors de sa portĂ©e, comme il est lui-mĂȘme hors de portĂ©e du monde. Stylistiquement et thĂ©matiquement, Tim Burton n’est jamais aussi fidĂšle Ă  ce devoir que dans Edward et dans Batman le dĂ©fi, l’un constituant l’expression profonde de son innocence teintĂ©e de douce folie, l’autre de sa folie pleine d’une perverse innocence. Et s’il a manifestement tentĂ© de renouer avec ce dernier aspect de son moi artistique dans Charlie et la chocolaterie, on ne peut que regretter que Burton se soit, au fil du temps, attachĂ© Ă  une crĂ©ation moins pure, moins fragile, moins risquĂ©e et certainement plus profitable que celle d’Edward aux mains d’argent. de Tim BurtonDescription de l'ouvrage Une paraboleLe personnage d’Edward, prĂ©cis dans sa bizarrerie, ainsi que son aventure, aux couleurs si claires, aux limites si bien taillĂ©es, appellent explicitement une lecture de notre part. En tant que spectateur ordinaire de Tim Burton – et non en tant que spĂ©cialiste ou pĂ©dagogue –, nous sommes invitĂ©s Ă  procĂ©der au dĂ©chiffrement d’une parabole. Comme pour toute parabole, l’interprĂ©tation est multiple, mais chacune des rĂ©ponses possibles tourne autour d’un thĂšme commun bien identifiĂ©. Le mot qui vient au-devant de nous est bien entendu celui d’exclusion. Un couple thĂ©matique, presque aussi Ă©vident, nous est offert par un entretien de Tim Burton celui de crĂ©ation-destruction. L’idĂ©e m’est venue d’un dessin rĂ©alisĂ© il y a trĂšs longtemps. C’était juste une image que j’aimais bien. Elle m’est venue inconsciemment et Ă©tait liĂ©e Ă  un personnage qui veut toucher et ne le peut pas, qui est crĂ©ateur autant que destructeur, ces contradictions peuvent gĂ©nĂ©rer une espĂšce d’ambivalence. [
] Cette image se manifesta d’elle-mĂȘme, et apparut probablement pendant mon adolescence, car c’est une chose vraiment adolescente [
] L’idĂ©e avait Ă  voir avec l’image et la perception.» Infirme, voire malade du Sida, artiste romantique ou adolescent, auteur sincĂšre perdu Ă  Hollywood Edward est peut-ĂȘtre tout cela, et aussi, tout simplement, un rĂ©alisateur de films. De fait, cette Ă©trange idĂ©e d’un homme de l’ombre, pĂąle, aux yeux avides et aux mains-ciseaux, nĂ©e d’un dessin d’enfance, n’est peut-ĂȘtre qu’un portrait de l’artiste en cinĂ©aste les ciseaux du monteur sculptent Ă  mĂȘme le rĂ©el, comme ceux d’Edward les haies, puis les chevelures ; ils transfigurent plutĂŽt qu’ils ne crĂ©ent ou reprĂ©sentent ; enfin, avec les grandes sculptures de glace, c’est l’opĂ©ration elle-mĂȘme qui crĂ©e la poĂ©sie de la vie en agissant sur le climat une neige de cinĂ©ma rĂ©invente le NoĂ«l chuchotĂ© en secret par les enfants et les vieillards. Il fallait bien qu’un cinĂ©aste, d’abord dessinateur, imaginĂąt un jour les mains inutiles, les mains nĂ©gatives et hors-cadre du premier artiste Ă  s’ĂȘtre coupĂ© les mains Ă  ne plus avoir besoin, dans l’acte de sa crĂ©ation, du contact manuel avec lamatiĂšre et cinĂ©maTous les films de Tim Burton entretiennent un Ă©trange rapport avec la fascination et le dĂ©goĂ»t qu’ont pu inspirer le cinĂ©ma et la micro sociologie populaire qu’il entraĂźne avec lui en l’occurence, nous pouvons Ă  bon droit appeller l’addition des deux Hollywood ». Un rapport en effet ambivalent ». Burton n’a peut-ĂȘtre qu’un seul sujet l’aura du cinĂ©ma, qu’il prend tout entiĂšre, c’est-Ă -dire avec son ambiguĂŻté Voir le site internet de l'Ă©diteur Les Enfants de cinĂ©ma > Des mĂȘmes auteurs > Sur un thĂšme proche Nota Un livre sur fond lĂ©gĂšrement grisĂ© est un livre qui n'est plus actuellement Ă©ditĂ© ou qui peut ĂȘtre difficile Ă  trouver en librairie. Le prix mentionnĂ© est celui de l'ouvrage Ă  sa sortie, le prix sur le marchĂ© de l'occasion peut ĂȘtre trĂšs diffĂ©rent. Par le Ă  18h11, mis Ă  jour le Ă  11h33 Lecture 1 min. T It's alive ! Le film Edward aux mains d'argent de Tim Burton Le crĂ©ateur interprĂ©tĂ© par Vincent Price dont ce sera le dernier rĂŽle, ce personnage est un inventeur de gĂ©nie qui vit reclus dans son Ă©trange manoir. A partir d'un robot prĂ©posĂ© Ă  la dĂ©coupe de la salade, il fait le rĂȘve de crĂ©er la vie. Malheureusement, la grande faucheuse l'emporte le jour de NoĂ«l avant qu'il n'ait pu mettre la touche finale - deux mains en l'occurrence - Ă  sa derniĂšre Ɠuvre... La crĂ©ature affublĂ© de lames acĂ©rĂ©es en lieu et place des mains, les cheveux Ă©bouriffĂ©s, le teint pĂąle, Edward aux mains d'argent est un garçon naĂŻf et simple qui va se rĂ©vĂ©ler un excellent paysagiste et un coiffeur hors-pair. Sans liens de parentĂ©, avec Freddy, Edward est bien sĂ»r incarnĂ© par Johnny Depp. LD-> Page prĂ©cĂ©dente Page suivante Bourse Le 24/08 Ă  09H30 CAC 40 6337,93 -0,38%

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